Le management des entreprises sur internet

Des structures d'entreprises favorisant le travail collaboratif

D’une manière générale, la structure organisationnelle des sociétés internet est plate et peu formalisée, afin de favoriser la circulation de l’information, le travail collaboratif et la réalisation rapide des missions demandées aux collaborateurs.

L’Open Space est la forme d’organisation des espaces de travail permettant la meilleure diffusion de l’information. Le stress est un élément important de productivité, compte tenu de l’orientation à très court terme qui caractérise le secteur. En contrepartie, équipements électroménagers, services à la personne, installations sportives et lieux de détente au travail sont souvent utilisés pour créer un espace agréable permettant à chacun de donner le meilleur de soi-même.

Les modèles de management les plus courants sont le management par projet, avec par exemple le cas de l'esprit agile, et le management par objectifs.

La motivation au travail

Dans le secteur de l’internet, la motivation au travail passe généralement par des incitations essentiellement pécuniaires. Les autres facteurs susceptibles d’attirer des ressources humaines telles que le prestige de la fonction, le pouvoir décisionnaire ou la qualité de vie au travail sont moins présents que dans les autres secteurs d'activité. Aux Etats-Unis, les entreprises technologiques n’hésitent pas à proposer aux personnes qu’elles souhaitent conserver ou débaucher des conditions financières exceptionnelles, qu’il s’agisse de salaires, d’actions ou de stock-options ou d’avantages en nature. A l’opposé, les ressources humaines ne parvenant pas à atteindre les objectifs fixés ne sont en principe pas conservées. Dans la Silicon Valley, on considère souvent qu’une personne ne pouvant pas atteindre ses objectifs n’est pas à sa place, et qu’elle doit changer de poste ou d’entreprise pour augmenter ses chances de réussite. Il ne s’agit pas de remettre en cause ses capacités, mais simplement l’adéquation entre celles-ci et les missions demandées.

Difficile à imaginer en France culturellement et impossible à réaliser en pratique compte tenu des contraintes juridiques, ce système apparait bénéfique tant pour les entreprises que pour leurs employés. Le secteur technologique étant structurellement demandeur de main-d’œuvre, une personne remerciée pourra rapidement trouver un autre travail dans une nouvelle structure, avec la possibilité de relever de nouveaux défis. Mais cela nécessite un état d’esprit différent de celui généralement rencontré en Europe, où le conservatisme étouffe la volonté de changement et la peur d’échouer incite à ne rien faire plutôt qu’à commettre une erreur.

La culture web

Les sociétés internet se caractérisant généralement par des structures de petite taille, les ressources humaines y jouent un rôle central. Le niveau d’études et l’expérience, critères déterminants pour le recrutement dans les secteurs traditionnels, sont secondaires pour le web où tout change très rapidement. Au contraire, il apparait même que la compréhension du web moderne tend à échapper aux personnes disposant d’une grande expérience professionnelle, y compris lorsque ce sont des esprits brillants ayant fait leurs preuves à différents moments de leur carrière. Cela ne signifie pour autant pas que es seniors n’ont pas leur place dans les postes à responsabilité des entreprises internet. Le critère central devant servir de référence pour évaluer les aptitudes professionnelles dans le secteur de l’internet n’est pas l’âge mais l’état d’esprit. Statistiquement, les jeunes générations auront donc plus d’atouts que leurs aînés, mais il n’est pas rare de rencontrer des seniors dont les modes de vie et de pensée sont modernes ou même avant-gardistes.

La culture web est un critère déterminant pour réussir sur internet. Le profil-type de l’entrepreneur web performant est celui du geek, très jeune et totalement investi dans son projet. Parmi les entrepreneurs à succès de l’internet comme Jerry Yang & David Filo (Yahoo!), Pierre Omidyar (eBay), Jeffrey Bezos (Amazon) ou Larry Page & Sergey Brin (Google), tous avaient moins de trente-cinq ans lorsque leur entreprise est devenue leader mondial de son secteur. Et les exemples plus récents de Twitter et Facebook, créés respectivement par Jack Dorsey et Mark Zuckerberg, confirment que l’on peut être un minot peu familier avec l’analyse stratégique et la qualité totale et pour autant transformer un projet internet en un succès planétaire.