Site international

Les limites des sites globaux

A l’image de ce qu’elles ont pu faire avec plus ou moins de succès dans les autres secteurs d’activité, les multinationales tentent le plus souvent d’imposer un modèle de site unique à travers le monde, utilisant le même nom commercial dans tous les pays. Or cette stratégie se solde généralement par des échecs, y compris pour des entreprises aussi puissantes que Google, Facebook, Amazon ou eBay sur de marchés aussi stratégiques que la Chine ou la Russie.

Si internet est un espace ouvert, des frontières identitaires implicites mais fortes tendent à se dessiner. Selon les populations, les frontières peuvent être nationales, régionales voire même locales. Il est recommandé pour une entreprise souhaitant s’internationaliser de s’adresser aux internautes de chaque marché avec des supports web adaptées aux particularités locales.

En règle générale, concentrer toutes les versions linguistiques dans un seul site ne constitue pas une solution efficace. Le développement de versions propres pour chaque pays permet tout d’abord de s’adapter aux particularités culturelles et linguistiques du pays cible, l’optimisation d’un site au regard du design et de l’ergonomie ne produisant pas les mêmes résultats pour une population française et québécoise par exemple. Presque tous les aspects d’un site internet doivent être pris en compte dans un développement pour d’autres marchés, qui sera de préférence confié à des prestataires locaux. Le choix des slogans, des couleurs, des formes ou même d’aspects plus pratiques tels que les délais de livraison ou les emballages doit être pensé pour répondre aux caractéristiques propres des populations visées. En termes purement techniques, une première adaptation, souvent nécessaire, consiste à opter pour une adresse web avec une extension locale.

Extensions nationales vs. sous-domaines

Dès lors que l’on cible des pays et des langues différentes, l’utilisation des extensions nationales, lorsqu’elle est possible, est recommandée. Dans certains pays, l’usage de l’extension nationale est même indispensable. En Allemagne, aux Pays-Bas ou au Japon par exemple, un site peut difficilement prétendre à une visibilité importante s’il n’est pas markété avec l’extension nationale, respectivement .de.nl ou .jp.

La solution alternative qui consiste à n’utiliser qu’un seul nom de domaine avec des sous-domaines ou bien des répertoires s’avère peu efficace. Google, qui a commencé son développement international à partir du début des années 2000, a été l’une des premières grandes firmes à privilégier les extensions nationales. Cette solution comporte de nombreux avantages.

Google fait également office de référence pour aider les internautes à trouver rapidement la version linguistique qui leur correspond. Si un utilisateur se rend sur google.com ou sur un site autre que celui du pays d’où il se connecte, Google affiche la page demandée, avec un message d’alerte proposant à l’internaute de se rendre sur le site local de Google correspondant à son IP de connexion. Au contraire, nombre de sites tels que Yahoo! ou OVH renvoient automatiquement les visiteurs vers le site national correspondant au pays dans lequel ils se trouvent, sans possibilité pour eux de refuser cette redirection. Ce type de redirection automatique est un frein à une navigation efficace. En effet, l’expatrié ou le touriste français au Portugal ou en Chine préférera consulter les versions des sites visités en français et non en portugais ou en chinois. L’utilisation de drapeaux est une autre possibilité permettant aux internautes de choisir rapidement la version linguistique qui leur correspond.

L’usage de nom de domaine par pays au lieu d’un nom de domaine pour tous les pays augmente les opportunités de capter des internautes. En termes de référencement naturel, l’extension nationale favorise le positionnement d’un site dans le pays de son extension.